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Le vin, sa définition chimique et son origine civilisationnelle

Définition du vin

Tout savoir sur le vin, sa définition et ses origines

Définir le vin… boisson millénaire et puissant vecteur culturel, tout un programme ! Commençons simplement à ouvrir un célèbre dictionnaire français, dont la définition comporte différents volets.

Le vin, sa définition chimique et son origine.

« Boisson fermentée préparée à partir de raisin ou de jus de raisin frais ». Il s’agit donc d’une boisson issue d’un processus de fermentation, c’est-à-dire que le sucre présent dans le jus de raisin est transformé en alcool par l’action de levures.

Ce qui est intéressant dans cette définition est l’utilisation du terme « préparée », qui soulève un élément fondamental : la main de l’Homme est à l’origine du vin, il ne peut pas y avoir de vin sans action humaine.

Mais à quand remonte ce processus ? À partir de quand a-t-on commencé à partiellement maîtriser la fermentation du jus de raisin pour en faire du vin ?

Pour cela il faut remonter vers les 6000 av. J.C., à l’époque du néolithique, dans la région du Caucase, aux environs de la Géorgie actuelle.

Des fouilles archéologiques ont pu montrer que le vin produit à cette époque était le fruit d’une action voulue et décidée et qu’il ne s’agissait pas de jus de raisin que l’on « abandonnait » à une fermentation spontanée et naturelle stricto sensu.

En effet, on a retrouvé dans certaines jarres des traces de résines d’arbre, ce qui montre une volonté de contrôler la transformation du jus de raisin en vin afin que celui-ci ne tourne pas au vinaigre. Cette technique est comparable à celle que l’on utilise aujourd’hui en Grèce pour produire le fameux retsina1.

 1“Pourquoi boit-on du vin” de Fabrizio Bucella, édition DUNOD

La définition légale du vin

Le célèbre dictionnaire donne également la définition suivante : « Nom donné à tous les jus dont une partie ou la totalité du sucre est transformée en alcool par fermentation : Vin de riz. »

Le vin, selon cette définition, ne se limite donc pas au raisin. Et ceci devient terriblement complexe quand il s’agit de définir cette boisson de façon légale.

En effet, puis- nommer « vin » tout jus de fruit fermenté ? En France, la loi Griffe du 14 août 1889 définissait le vin comme suit : « produit exclusif de la fermentation du raisin frais ou du jus de raisin frais ».

À l’époque, la fraude était telle que des préparations frelatées à base de raisins de Corinthe inondaient le marché et le vin dit « naturel » manquait cruellement.

Au siècle suivant, l’OIV, l’Office International de la Vigne et du Vin (créé en 1924), publie un texte qui stipule que « nul autre produit que celui qui provient de la fermentation alcoolique du jus de raisin frais ne puisse recevoir l’appellation de vin ».

En ajoutant : « sous le nom de vin, il ne peut s’agir d’une boisson provenant de raisins secs ou de la fermentation de fruits de légumes ».

En 1973, ce même office définit le vin comme étant « exclusivement la boisson résultant de la fermentation alcoolique complète ou partielle du raisin frais foulé ou non ou du moût de raisin avec titre alcoométrique qui ne pourra être inférieur à 8,5 % en volume ».

Enfin, l’Union européenne, lors du conseil du 17 mai 1999, stipule qu’il s’agit « d’ un produit obtenu exclusivement par la fermentation alcoolique, totale, ou partielle, de raisins frais, foulés ou non, ou de moûts de raisins ».

On voit bien ici une volonté  française et européenne de protéger une certaine vision du terme de « vin », en ne limitant son origine qu’à la fermentation de jus de raisin et rien d’autre.

Le sang du Christ

Enfin, notre dictionnaire complète la définition en indiquant que « dans le rite eucharistique, le vin est le signe sacramentel du sang du Christ. » Ceci nous montre à quel point cette boisson est profondément ancrée dans les religions judéo-chrétiennes.

Dans la Bible, on ne compte les références liées au vin, boisson aux vertus médicales et symbole divin par excellence. Dès l’Ancien Testament, Noé offre à l’humanité le tout premier pied de vigne. Dans le Psaume 104 par exemple, versets 14-15, Dieu donne « le vin qui réjouit le cœur de l’homme ».

Et n’oublions pas que Jésus change l’eau en vin et qu’il présente la boisson divine comme étant son sang lors son dernier repas. Impossible ici de donner toutes les références, mais on voit bien que le vin tient une place de choix dans les textes sacrés et qu’il constitue de ce fait un pilier dans le rite eucharistique.

Néanmoins, les religions judéo-chrétiennes ne font que reprendre le rôle fondamental du vin dans les rites antiques.

Les grecs et les romains avaient un Dieu du vin et l’ivresse, respectivement Dionysos et Bacchus, et que lors des libations, rituels religieux consistant à présenter une boisson en offrande à un dieu ou toute personne que l’on souhaite honorer, on renverse quelques gouttes de vin ou d’huile d’olive sur le sol ou sur un autel en guise de sacrifice.

Le vin ne peut donc se définir que par sa composante chimique et biologique. Il est bien plus que ça, il fait partie intégrante de notre civilisation.

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M.C.