Robert Parker a marqué de son empreinte l’univers du vin en France et dans le monde. La revue critique qu’il a créée, The Wine Advocate, est rapidement devenue une référence dans le monde viticole.
Aujourd’hui à la retraite, Robert Parker ne fait plus de critique en matière de vin. Mais son influence reste importante. Revenons sur son parcours et le rôle important qu’il a joué sur la notation des vins issus de Bordeaux et d’autres régions de France et du monde.
Qui est Robert Parker ?
Robert Parker est né et a passé son enfance dans le Maryland. Il est ensuite devenu avocat dans la ville de Baltimore et a passé 10 ans à exercer cette profession. Grand amateur de vin, il décide en 1978 de se consacrer pleinement à sa passion. Il fonde cette année-là une revue critique qui va devenir progressivement une référence dans le monde du vin : The Wine Advocate.
C’est en 1982 que sa renommée de critique va prendre une tout autre dimension. Il annonce avec précision la grande qualité du millésime 1982 à Bordeaux. Robert Parker est un grand amateur des vins de Bordeaux. Il va en faire une référence pour de nombreux consommateurs américains qui aiment déguster des vins fins.
Avec le temps, sa revue va couvrir les vins de Bordeaux, du Rhône et aussi ceux de Californie. Chaque note postée dans The Wine Advocate est prise au sérieux et peut faire décoller la renommée d’un domaine ou d’un château.
Comment Robert Parker a-t-il influencé le domaine du vin français ?
Dans sa revue The Wine Advocate, Robert Parker a apporté une notation américaine sur le territoire français. Il a créé une note sur 100 qui permet de classer chaque millésime. Voici les différentes catégories de notes que les vins peuvent avoir :
- Entre 96 et 100 : un vin extraordinaire
- Entre 90 et 95 : un vin remarquable
- Entre 80 et 89 : un vin très bon, à peine supérieur à la moyenne des autres vins
- Entre 70 et 79 : un vin moyen
- Entre 60 et 69 : un vin en dessous de la moyenne
- Entre 50 et 59 : un vin mauvais, inacceptable
L’objectif pour les domaines et les châteaux qui produisent des grands crus classés, ou d’autres millésimes, est de dépasser la barre des 95 points. Seuls les vins ayant obtenu une note supérieure vont pouvoir être postés sur le site Wine-Searcher. C’est une demande spécifique du Wine Advocate.
Cette notation se base sur plusieurs critères. Robert Parker met au centre
4 éléments :
- La robe
- La garde
- Le bouquet
- La bouche
Tous ces critères sont soigneusement étudiés par des experts (et auparavant par Parker en personne) pour que la note soit la plus précise possible. Il est essentiel de comprendre que les notes diffusées dans cette revue ont des conséquences importantes. Les vins les mieux notés se vendent plus cher et peuvent se revendre à prix d’or. Le millésime gagne rapidement en renommée si son nom figure parmi les meilleures notes attribuées par les critiques de Wine Advocate.
De par son grand amour pour le Bordeaux, Robert Parker a fait la pluie et le beau temps concernant les avis sur ce vin. Mais selon certains experts, il lui a aussi porté préjudice.
Tous les domaines et châteaux bordelais voulaient obtenir la meilleure note pour pouvoir être vendus à haut prix sur le marché américain. Pour ce faire, un phénomène dit de parkérisation s’est produit.
Parker aime les Bordeaux robustes, qui possèdent un solide goût boisé avec une forte concentration en fruits. Pour les vins issus de la région bordelaise, avoir ces qualités était synonyme d’une note au-dessus de 90. De ce fait, de nombreux domaines viticoles ont modifié leurs méthodes de vinification du vin. Ils sont quasiment tous passés à une macération dans des fûts, procédé plébiscité par Parker.
Le problème est que progressivement, tous les vins de Bordeaux se ressemblaient en matière de goût et de saveurs. Robert Parker a beaucoup été critiqué suite à ce phénomène. Il a agi indirectement contre la diversité des terroirs.
Grâce à la renommée de sa revue et à l’influence de ses critiques, il a “obligé” de nombreux vignerons à passer par une macération dans des fûts et à uniformiser le marché du vin bordelais.
Certains domaines ont dénaturé leurs vins pour viser la meilleure note et atterrir sur le marché mondial. Pendant un temps, la recherche du goût est passée après la recherche du profit. Aujourd’hui, de nombreux châteaux et domaines ont fait machine arrière pour retrouver de l’authenticité.
Qu’est devenu Robert Parker ?
Au fil du temps, Robert Parker a su s’entourer d’experts pour l’aider à couvrir les principales régions viticoles du monde. En 2006, il choisit différentes personnes pour l’aider à noter les vins du monde entier. Il commence à se retirer doucement à partir de 2012.
À cette date, il nomme Lisa Perrotti-Brown comme nouvelle rédactrice en chef de sa revue The Wine Advocate. Il continue en parallèle à attribuer des notes à certains vins. C’est en 2019 qu’il prend officiellement sa retraite. L’année suivante, le guide Michelin, qui avait investi massivement dans la revue à hauteur de 40 % en 2017, devient le propriétaire unique de la société.
La Robert Parker Wine Advocate est toujours un magazine de référence pour les amateurs de vins du monde entier. Si vous souhaitez investir dans ce marché, les avis émis dans cette revue peuvent vous servir de critères. Vous devez bien évidemment en considérer d’autres, mais les experts qui rédigent les critiques savent de quoi ils parlent.
Robert Parker est beaucoup décrié de nos jours, son influence sur les vins de Bordeaux n’a pas plu à tout le monde. Cependant, l’arrivée de sa revue a provoqué une progression non négligeable au niveau de la qualité globale des vins. Son impact sur l’univers des vins, qu’il soit jugé bon ou mauvais, est colossal.